Trouver ma voix (voie)

J'ai toujours eu peur de ma voix. Ok récemment, je m'étais dit que personne écoute ce que j'ai à dire anyways donc j'ai arrêté d'écrire dans mon blog spirituel, car de toute façon ça devenait franchement déprimant et « out there ». Puis les dernières semaines certaines lectures m'ont fait me demander ce que j’avais VRAIMENT à dire. Où je voulais VRAIMENT partager et être entendue, et non juste organiser mes pensées publiquement pour moi-même. Une drôle d'intuition me disant que j'ai des choses à communiquer, mais ma tête qui panique et me dit non, non y a rien à dire, couplé à un sentiment anxieux de vide et de néant perdurant pour des semaines. Mon pauvre chum essayant de me redonner le moral devant une n-ième crise existentielle. Puis ce matin en me réveillant avec un mal de gorge et le sentiment de kek chose bloqué dedans (bin kin), j'ai eu un flash et tout plein d'inspiration est monté en moi. Des années d'expérience et de partage avec les clients, mon amour du « storytelling », du symbolisme et de psyché humaine ont comme fusionné dans un élan de « holy shit j'ai plein de choses à dire ».

Parenthèse sur la façon dont mon subconscient est un asshole. Encore plus auparavant, dans d’autres lectures spirituelles, une dame que je respecte énormément parlait de la colère comme sentiment numéro un refoulé nous bloquant sur le chemin de notre épanouissement. Sur le coup, j'ai réfléchi et j’ai essayé de trouver voir si j’avais de la colère refoulée. Et rien. Nope. Pas de colère ici. J’ai laissé ça comme ça, puis des mois plus tard, en entamant un « workshop » en ligne sur la reconnexion au féminin sacré, je me suis retrouvée au milieu de gentilles méditations avec la RAGE comprenez-vous. La rage de refouler tout ce que je voudrais dire et être. Enragée sur la peur du rejet, la peur d’être « too much » ou « not enough ». De découvrir encore d’autres masques qui voulaient faire croire (à moi et à tout le monde) que « I got this » et que j’expérience un superbe équilibre dans ma vie et ma carrière et que tout baigne alors qu’au fond, je suis en pleine destruction massive, comme Kali massacrant ses démons sans réaliser qu’elle est en train de réduire le monde en cendres, le sourire aux lèvres, les mains pleines de sang (figurativement).

 

Pour des semaines, j'ai oscillé entre le FEU au ventre et le désespoir d’avoir fait tout ce que je pouvais faire et d’être arrivée au bout de moi-même. Puis est venu le fameux moment d’inspiration. Qu’est-ce que j’ai à partager de plus, sincèrement, qui rejoint chacun d’entre vous (parce que si vous êtes là à suivre ma page, c’est au moins parce que vous aimez le tatouage, avez un tatouage ou pensez vous faire faire un tatouage). Ce sont les histoires de mon vécu et de celui de mes clients, dans l’espace de co-création de leur tatouage. La vérité est que chaque œuvre transforme un peu la personne qui la porte et me transforme un peu aussi. C’est une petite partie de moi qui part avec vous à chaque jour, dans les meilleurs et les pires moments, et je pense que c’est une histoire qui mérite d’être racontée. De l’autre côté, une part de moi est à bout de parler pour rien dire. J’ai l’impression d’avoir tellement écrit pour me convaincre moi-même depuis des années, m’exprimant d’une place vraiment cérébrale et calculée qui manque au final d’un peu de sincérité.

Je suis réellement tannée du masque du « tattoo artist cool » ou de la « femme d’affaire fonceuse » ou à la limite même de la « fille spirituelle deep ». J’ai tant faim de contenu, de vivant, de raw, de vrai. J’ai essayé des choses, fais des erreurs, j’ai failli et aussi réussi. J’ai construit et détruit des choses, fais des choix, écouté mon cœur impulsivement, écouté ma tête, exploré des avenues, me suis perdue et me suis retrouvée. Je refuse d’être fixée dans le temps et catégorisée, étiquetée pour un moment ou un autre de mon parcours. Ce n’est pas ce qui me définit. Je ne suis pas mon sexe, mon âge, ma race, mon occupation. Et vous non plus.

J’ai vicéralement besoin de contenu, d’intérêt, de voir la profondeur, la valeur et la richesse de mon travail exprimés au quotidien. J’ai envie de partager les plus beaux moments, ceux ou les gens sont émus de leur encre, ceux où je suis émue de la beauté de mes clients, les moments où on rit, pleure et simplement existe. J'ai aussi envie de poser mon bagage personnel et partager le vécu qui m'a construite.

J’espère que vous trouverez ça au minimum divertissant, sinon inspirant. Et puis si personne aime ça, ben au moins, j'aurai dit ce que j’avais à dire. Tout bonnement !

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Comments: 1
  • #1

    Marie-Eve (Tuesday, 28 November 2017 09:53)

    Merci du partage :) Super intéressant, ça me fait réfléchir à plein de choses