Des choses qui font pas de sens

J'ai pris quand même beaucoup de drogues dans ma vie, surtout des psychédéliques, et des fois je me demande à quel point mon cerveau en est affecté. Je me dis souvent que mes préoccupations quotidiennes sont complètement déjantées. De façon parallèle, j'ai toujours dealé avec certains problèmes psychologiques. Chaque épisode dépressif, chaque anxiété existentielle est comme une vague qui me ramène encore et encore aux mêmes angoisses spirituelles mais aussi à de nouveaux niveaux de résolution puis à des moments subséquents de réalisation et de guérison. 

 

J'ai l'impression année après année de ressasser les mêmes sujets et les mêmes idées. Dans ma tête, mais aussi dans tous les médias spirituello-bien-pensants auxquels je suis exposée. En ce moment, écœurée net de virer en rond dans les mêmes concepts, même si le cirque est bien connu et confortable, célébré même, POPULAIRE, j'ai envie de faire un virage à 90 degrés sur la tangente et me perdre pour de bon dans ce qu'il y a de plus sauvage et brut. Mon seuil de tolérance pour la bullshit, surtout la mienne, est devenu quasiment nul. À chaque fois que je me prends à répéter les mêmes concepts prémâchés ou imiter ce que je vois dans les médias, je me tape sur les nerfs moi-même. 

 

Je suis saturée d'esthétisme boho, de mode hippie, d'enseignements new age, d'alimentation grano, de culture psytrance, de produits écolos et de revendications féministes. J'en ai plus rien à foutre des concepts mentalisés. J'ai juste envie de me rouler dans la terre. 

 

À chaque voyage psychonautique, je reviens avec l'envie de plus en plus urgente de vivre ma vie à partir de "là". C'est-à-dire à partir de cet endroit de connexion infinie, d'exaltation, de sensibilité à l'autre et à la nature, de beauté époustouflante et de lumière. Une lumière parfois divine, mais aussi parfaitement banale, présente en toute chose, qui ne demande pas de décoration ou d'encadrement. Elle est.

 

J'en suis venue à développer une obsession pour le macroscopique. Une maladie contemplative pour l'impermanence et la fragilité des choses. Ma création est avant tout ponctuelle. J'ai souvent peu de mots pour la décrire. J'y fixe un kaléidoscope illuminé d'objets banals qui n'ont de sens que dans l'instant d'observation, à la fois bref et infini. 

 

Quand je pense aux choses que je veux manifester et exprimer cette année, je suis actually vraiment excitée. C'est une émotion assez rare pour moi mais qui est en train de progressivement remplacer la peur. La peur paralysante d'être moi-même qui me taraude depuis 36 ans. J'ai besoin d'investir chaque seconde qui me reste à vivre à l'exprimer pleinement. Je sais que ça va "brasser la cage". Je le sens. Pis c'est correct. J'étais déjà là pour déranger anyways.

 

Merci d'être encore là 💓

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